Par Olivier Ameisen

La dépendance à l’alcool (alcoolisme) est reconnue comme une maladie depuis les années 1950 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), par l’Académie de Médecine, par l’Association Médicale Américaine entre autres.

Selon les données épidémiologiques du National Institute of Health des Etats Unis, elle va toucher jusqu’à 14 % des sujets de la population générale au cours de leurs vies.

Elle est définie comme une maladie chronique et à rechutes. Sa mortalité est considérable: 45,000 morts par an en France (soit 120 morts par jour), 100,000 aux Etats Unis et 2 millions dans le monde (OMS).

Elle survient dans l’immense majorité des cas chez les patients qui présentent des troubles anxieux ou de l’humeur chroniques. (B. F. Grant, et al., “Prevalence and co-occurrence of substance use disorders and independent mood and anxiety disorders: results from the National Epidemiological Survey on Alcohol and Related Conditions,” Archives of General Psychiatry, 61 (2004): 807-816.)

Elle se caractérise par des symptômes dont les plus caractéristiques sont l’envie irrépressible de boire (le craving), les pensées obsessionnelles d’alcool (qui occuppent une part considérable de la journée du patient: comment obtenir l’alcool, quand pouvoir le boire, en quelle quantité), la perte de contrôle (impossibilité de controler sa boisson), et le fait de ne pas pouvoir s’arrêter, même lorsque l’alcool provoque des conséquences graves (problèmes de santé, juridiques…).
Des critères ont été définis pour en établir le diagnostic (cf. Section: Critères de la dépendance)