Alcool et dépendances Revu et corrigé 5 mai 2012

Un Français sur dix est dépendant à l’alcool. Si la plupart d’entre eux sont des hommes à partir de 40 ans, ce fléau touche de plus en plus de jeunes, et est la première cause de mortalité chez les 15-30 ans. Les spécialistes notent également la montée d’un phénomène aux conséquences désastreuses sur la santé : boire à se rendre malade, une pratique venue des pays anglo-saxons en progression chez les adolescents, dès le collège. Cependant, les experts soulignent que cette tendance est moins à craindre que l’alcoolisme chronique, bien plus difficile à traiter.

Pourtant en 2008, l’ouvrage du professeur Olivier Ameisen, présent sur notre plateau, Le dernier verre, aux éditions Denoël, laissait entrevoir un espoir dans la prise en charge de cette addictologie. Cardiologue et ancien alcoolique, il y expliquait comment il avait vaincu sa dépendance grâce à la prise à hautes doses de baclofène. Le détournement d’utilisation de ce décontractant musculaire, même s’il était de plus en plus effectué était décrié par l’Agence du médicament. Mais, le 25 avril 2012, elle a partiellement changé de position et autorisé son utilisation sur ordonnance. Expliquant, toutefois que « l’efficacité du baclofène dans la prise en charge de l’alcoolo-dépendance n’est pas encore démontrée à ce jour ». Un essai clinique débute d’ailleurs en ce mois de mai pour poursuivre les recherches.

La dépendance, qui est, pour le docteur Marc Valleur, chef du service Toxicomanie de l’hôpital Marmottan, à Paris, et auteur, avec Jean-Claude Matysiac, de l’ouvrage Les addictions, paru chez Armand-Colin en 2006, tout à fait normale dans la vie en société, lorsqu’elle devient cause de souffrance et impossible à arrêter est alors qualifiée d’addiction. Qui est, selon notre invité, ou sera le « mal du siècle ». Et tous les objets de consommation sont potentiellement addicts – des jeux d’argent au sport en passant par le téléphone portable ou Facebook.