Un article percutant de Sandrine BLANCHARD, rédactrice en chef du journal de référence LE MONDE sur la conférence du 24 janvier 2012 du Pr Ameisen

C’est l’histoire d’un farfelu, aux yeux de la faculté, qui est devenu une vedette sur Internet. En grossissant le trait, Olivier Ameisen est aux alcooliques ce qu’Irène Frachon a été aux malades du Mediator : une sorte de sauveur. Mardi 24 janvier, Olivier Ameisen a vécu son heure de gloire. Dans un amphithéâtre archicomble de l’hôpital Cochin à Paris, ce cardiologue a raconté pour la énième fois – mais pour la première fois dans le sacro-saint du monde hospitalo-universitaire – comment il s’est libéré de son envie irrépressible de boire en s’autoprescrivant de fortes doses de baclofène, un relaxant musculaire générique. Après avoir essayé tous les traitements possibles, « c’était, résume-t-il, ça ou la mort ».
Depuis  qu’il  a décrit  son  parcours  et  sa  découverte en 2008 dans  un  livre à  succès,
Le Dernier Verre (Denoël), il collectionne les courriels de malades et de confrères étrangers, mais longtemps en France, malgré ses publications scientifiques, il a dérangé. En affirmant que le baclofène supprime l’appétence à l’alcool, il a mis à mal le dogme de l’abstinence, soit l’alpha et l’oméga de la prise en charge contre l’alcoolisme. « L’abstinence est une torture », dit-il.

L’alcoolisme bousculé Sandrine BLANCHARD – Le MONDE