LA MONTAGNE JEUDI 17 NOVEMBRE 2011 – Florence CHEDOTAL

Sur les forums santé, les échanges vont bon train autour du baclofène.

Un remède miraculeux pour couper l’envie de trop boire ? Un placebo? Un essai est programmé en France.

J’étais alcoolique chronique, plusieurs cures, un succès de six mois suivi d’une autre rechute […] J’ai même voulu mettre fin à mes jours tant je ne voyais pas d’issue […] Et puis j’ai pris du baclofène. Ça a très bien fonctionné sur moi . »
Comme d’autres, cet internaute avait le livre d’Olivier Ameisen, Le Dernier
Verre, sur sa table de chevet (lire ci dessous).
Comme d’ autres, qui s’échangent sur des forums les adresses des médecins (rappelés à l’ordre début juin par l’Afssaps, « en l’absence de données robustes d’efficacité ») acceptant de prescrire sous le manteau du baclofène hors autorisation de mise sur le marché pour cette pathologie, il a concentré ses espoirs sur ce vieux relaxant musculaire, détourné de son usage neurologique premier.
Face à cet engouement, certains cherchent à comprendre, à quantifier, à
évaluer, mieux que d’anciens tests, aux résultats contradictoires, ont pu le faire.

À compter de janvier, un essai clinique ambulatoire, sur le baclofène, financé par des fonds publics, sans dosage limité, est programmé.

Il sera coordonné par Philippe Jaury, professeur de médecine générale et addictologue, au sein de l’université Paris Descartes.
Trois cent quatre patients seront ainsi recrutés en France, au fil de neuf centres, à Paris, Lille, Strasbourg, Nice, Montpellier, Poitiers, ainsi que dans le Morbihan, la Seine Saint Denis et le Vaucluse. Cette « étude
pragmatique en ville » sera conduite sur une année « en double aveugle », précise le professeur Jaury. 

La Montagne