Yseult THERAULAZ – 24heures | Mardi 5 juin 2012
Le baclofène permettrait de vaincre les dépendances. Son efficacité n’est pourtant pas encore reconnue.
«Je buvais deux bouteilles de vodka par jour. Et aujourd’hui, après 23 mois de prise de médicament contenant le baclofène, je n’ai plus envie de boire», explique Jacques Faggianelli, Français établi à Genève. Après une descente aux enfers, le sexagénaire revit grâce au Liorésal ou à son générique (lire ci-dessous).
Un médicament contenant le baclofène prescrit habituellement en neurologie, mais dont l’usage off label (en dehors des indications pour lequel il est sur le marché) suscite la polémique.
«Comme pour plusieurs autres molécules à l’essai, on ne dispose pas aujourd’hui des preuves d’efficacité et de sécurité du baclofène dans le traitement de la dépendance à l’alcool», explique Jean-Bernard Daeppen, chef du Service d’alcoologie du CHUV.
Contrairement aux autres médicaments déjà sur le marché qui agissent en soutien à l’abstinence (Campral,Naltrexone) ou qui rendent malades dès que le patient consomme (Antabuse), le baclofène enlèverait l’envie de boire. Comment? En agissant sur les mêmes récepteurs du cerveau que ceux stimulés par l’alcool.